Le grand voyage de Régina Fever – Interview avec ses auteurs

 

Le grand voyage de Régina Fever 

La nuit où son père est mort, Regina a cru que son monde s’effondrait et qu’elle ne pourrait vivre sans lui.
Mais elle va se laisser entraîner dans un étrange périple qui changera tout.

Sous forme de parcours initiatique, Le grand voyage de Régina Fever est un conte plein de douceur et de tendresse sur le deuil et l’acceptation de la mort.

Parution le 18 juin 2018
ISBN : 978 3 95858 220 0
eISBN : 978 3 95858 221 7

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Bonjour à vous deux !

Sonia, nous te connaissons à travers tes romans, Nayati et L’échappée mexicaine, as-tu autre chose à ajouter à ton parcours ? 

Sonia : Bonjour. Oui, ces dernières années ont été assez riches pour moi. Depuis la sortie deL’échappée mexicaine en 2013, il y a eu d’autres ouvrages, et tous très différents. Comme Vies parallèles, mon premier recueil de nouvelles fantastiques, NayatiCharlie et la chose de la nuit, mon tout premier jeunesse que je dois à Jean et à la confiance qu’il m’a accordée. Mais je me suis également lancée dans l’aventure de l’autoédition, avec Un oiseau dans la tête, un thriller psychologique, et, tout dernièrement, un recueil autour du thème du bouleversement en collaboration avec Merry Daurey est sorti. Et j’espère que les prochaines années seront aussi riches (je croise les doigts ^^).

Jean, tu as déjà illustré des romans et jeunesses chez Nats Éditions, dont Chipo, écrit par Florian Poirier, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Jean : Bonjour, j’ai effectivement commencé à être édité avec Nats Édition pour un livre qui s’appelleRenaissance même si avant ça j’avais déjà écrit et dessiné plusieurs ouvrages jeunesse qui n’ont pas été publiés. Charlie a pu être publié grâce à Sonia, j’avais fait presque tous les dessins et commencé à écrire, mais ça ne collait  pas avec le style que je souhaitais, il faut dire qu’écrire nécessite un don que je n’ai pas vraiment, c’était laborieux.  Nat m’a fait parvenir un exemplaire de L’échappée mexicaine de Sonia, et ça a été un coup de foudre artistique pour son style d’écriture. J’ai donc envoyé pas mal de mes dessins et un bout de texte en espérant qu’elle accepte cette collaboration. Le résultat a dépassé mes attentes. Du coup, il était évident que Regina serait aussi écrit par Sonia, mais malheureusement le projet a dû être stoppé quelque temps.

Sans en révéler trop, que se passe-t-il dans le Grand Voyage de Régina Fever ? 

Sonia : L’histoire de Régina Fever débute à la mort du papa de cette petite fille, mais je préfère laisser Jean en parler, car c’est lui qui est à l’origine de ce projet.

Jean : Alors… comme le dit Sonia, tout commence par la mort de son père. La suite est un conte mêlant aventure et émotions dans un pays plutôt étrange : comment réagiriez-vous si votre cœur pouvait vraiment vous parler ?

Ce conte jeunesse s’articule autour du deuil, en l’abordant avec beaucoup de douceur. Avez-vous choisi cette thématique ensemble, et pourquoi l’aborder ?

Sonia : Comme je le disais, Jean est à l’origine de ce projet. Et quand il me l’a proposé, la thématique m’a, au départ, déstabilisée. Je ne savais pas trop comment traiter ce sujet pas très évident, mais qui me touchait. Ce thème est universel, et tout le monde, petit ou grand, peut se sentir concerné. J’espère que la douceur, les couleurs et le message de ce conte pourront apaiser ceux qui en ont besoin.

Jean : Au départ, j’ai voulu aborder et traiter ce thème pour expliquer une certaine façon de voir la vie, sans rentrer dans aucune considération religieuse quelle qu’elle soit. Après pas mal de réflexion, j’ai trouvé cet angle-là pour y parvenir, l’angle du Coeur.

Il y a eu deux versions de cette histoire, le premier texte écrit par Sonia s’adressait à un public plus adulte. C’était mon intention de départ, un truc à la façon de Tim Burton, pour les grands enfants. Et puis Sonia a proposé une approche plus douce, qui au final s’est révélée être bien meilleure. Comme pour Charlie, Sonia a complété les vides entre les dessins en y ajoutant, inventant même des tonnes de détails ou de situations pertinentes. J’ai dû créer pas mal de dessins en plus et laisser tomber beaucoup de ceux que j’avais déjà faits. J’adore quand ça se passe comme ça : l’idée originelle grandit et mûrit à deux pour donner au final un résultat auquel je ne m’attendais pas et qui dépasse ce que j’avais imaginé ! C’est le but de la collaboration, je pense, tout seul je n’aurais pas pu faire tout ça.

L’aventure de Régina est très riche. Elle découvre un monde vaste et des créatures originales. D’où avez-vous puisé votre inspiration ?

Sonia : Une nouvelle fois, je laisse Jean répondre, car son imaginaire me surprend toujours. Pour ma part, je m’appuie sur et j’essaye de donner vie à son imaginaire débordant.

Jean :  Ça commence souvent par un dessin, avec une ambiance particulière (pour Régina, j’avais commencé par l’illustration de la mort du papa), ensuite à partir de cet élément, j’essaye d’y greffer un univers original. Parfois ça prend du temps, j’aime bien mélanger plein de choses différentes et voir comment tout ça fonctionne ensemble. Ça donne des résultat surprenants. Et puis après il y a pas mal de sources d’inspiration : Lovecraft, Tim Burton, Dunjon & Dragon, Takeshi Kitano et bien d’autres. La musique aussi est une grande source d’inspiration.

Le grand voyage de Régina Fever n’est pas votre première publication en binôme. Comment s’est organisé ce travail commun ?

Sonia : Ça s’est passé de manière un peu différente par rapport à Charlie et la chose de la nuit. Quand Jean m’a proposé le projet, il m’a laissé quelques illustrations, m’a brièvement expliqué la trame qu’il imaginait, mais en précisant que rien n’était figé, que, si j’acceptais, j’avais carte blanche. J’ai réfléchi à ce thème délicat, j’ai eu peur de ne pas être à la hauteur, mais je l’ai pris comme un challenge ! Et puis, j’adore travailler avec Jean. Alors, étant donné que j’avais déjà une base, et que Jean me faisait confiance, j’ai travaillé à l’écriture un peu dans mon coin. J’avais la trame en tête, et j’avançais illustration par illustration, et j’ai envoyé à Jean le texte terminé, pour validation (ou pas ^^). Mais il y a eu également beaucoup d’échanges de paragraphes, d’essais, d’illustrations, beaucoup de changements, d’hésitations et d’interrogations. Et c’est ce qui enrichit cette aventure !

Jean : Oui, voilà, cette histoire tournait en rond depuis longtemps, il fallait donc que Sonia dépoussière tout ça ! À chaque envoi de ses textes, j’étais admiratif, j’avais envie qu’elle écrive ce qu’elle avait envie d’écrire sans contrainte sur la base des dessins. Elle m’a fait changer d’avis sur pas mal de passages. Par exemple, j’aurais voulu un village au début, il a disparu du texte final, ce qui rend l’histoire plus concise, plus cohérente et plus facile à appréhender, je pense. Bref, une fois de plus, ça a été une belle histoire dans l’histoire, cette collaboration !

Aurons nous le plaisir de vous retrouver sur d’autres projets ?

Sonia : Je l’espère ! En tout cas, ce serait avec grand plaisir pour moi.

Jean : Je l’espère aussi, peut-être que, cette fois-ci, si Sonia écrit un texte sur Charlie ou un autre personnage, on travaillera dans le sens inverse ? Pour le moment, je suis en train d’imaginer une autre histoire, mais il est trop tôt pour en parler encore J

Merci à vous et à bientôt 🙂 

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