Sur les traces de Belzébuth ~ Entretien avec Aurélie Genêt

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Bonjour Aurélie, nous te retrouvons avec le roman d’aventure Sur les traces de Belzébuth. Mais comme pour beaucoup de tes romans, il a été difficile à classer… Peux-tu nous le présenter ?

 Bonjour. En effet, j’ai toujours du mal à rentrer dans les petites cases des genres littéraires. Je définirais Sur les traces de Belzébuth comme un roman d’aventures, en partie roman historique, mâtiné d’une sorte d’uchronie hyper-localisée.

En effet, si les trois parties qui composent le roman font la part belle à l’aventure, la première se passe à la fin du XIVe siècle et se veut réaliste. Alors que, pour les deux autres, les personnages évolueront dans une sorte de moyen âge fantasmé, déformé.

On y croise donc un jeune chevalier aventureux, des demoiselles qui n’ont pas froid aux yeux, une famille contemporaine, un évêque ambitieux, des sorcières, toute une ribambelle de personnages… et bien sûr, le chat Belzébuth. À travers son intrigue, on y verra aussi l’importance de la lecture, de la connaissance et de l’ouverture à l’autre.


L’époque médiévale semble particulièrement documentée, tant au niveau du vocabulaire (il y a d’ailleurs un glossaire à la fin du roman) que dans le quotidien des habitants. Elle revient régulièrement dans tes différents ouvrages. Est-ce une période qui te passionne ?

 De façon générale, l’histoire me passionne, et quelques époques encore plus que d’autres, en particulier le bas moyen âge (XIVe-XVe). J’ai une prédilection pour ce que j’appellerais les périodes de transition historique, des périodes souvent peu stables, dans lesquelles se prépare l’époque suivante, avec une rapide évolution technique et sociale, mais surtout de pensée.

Il faut dire que, pour ce qui est du moyen âge, j’ai été à bonne école. À trois ans, je montais déjà à pied à tous les châteaux cathares. Mes parents étaient adeptes des vacances culturelles, et notre pays regorge de vestiges médiévaux. Souvent, dans les petits châteaux peu connus, un peu boudés des touristes, nous avions droit à des visites presque individualisées, avec des guides passionnés, quand ce n’était pas le châtelain lui-même. Et ces passionnés préféraient les anecdotes et les détails locaux à la grande histoire qu’on peut trouver dans n’importe quel livre. De quoi intéresser des enfants ! De plus, j’habite dans une région à proximité de nombreuses ruines castrales. Une bonne façon de former ses rêves de jeunesse.


As-tu fait des recherches particulières pour Sur les traces de Belzébuth ?

 Je me suis énormément documentée, et ce qui apparaît dans le roman n’est qu’un minuscule fragment de ce que cette documentation m’a appris ou rappelé. En plus des recherches sur Internet, j’ai un énorme carton plein de livres, de revues, de documents et même de thèses d’histoire en rapport avec mon sujet.

Le Mesnagier de Paris (que je recommande chaudement à tous les amateurs de moyen âge ou simplement aux curieux), écrit dans le deuxième moitié du XIVe siècle, a été mon livre de chevet pendant des mois. J’avoue que ce n’est pas par besoin pour le roman que je l’ai lu, mais parce que c’est un régal. C’est très enrichissant quant au quotidien et à la mentalité de l’époque, ce qui, à mes yeux, importe plus que les grands événements que tout le monde connaît.

En somme, me renseigner un peu plus précisément sur le sujet n’a fait qu’agrandir ma collection de livres sur le thème du moyen âge, et a été un véritable plaisir.


Belzébuth est donc le chat de la famille Mariey. As-tu choisi cet animal selon la signification qu’il avait au Moyen Âge ou est-ce un hasard ?

 En réalité, le chat est moins diabolisé au moyen âge qu’on ne veut bien le croire. D’ailleurs, les chats étaient nombreux dans les scriptoriums, où les plus grands ennemis des livres étaient les souris. Dans les enluminures des manuscrits, les moines ont souvent dessiné les chats qu’ils avaient sous les yeux, et on trouve parfois sur les pages les traces de pattes d’un matou facétieux qui a marché sur l’encre humide d’un manuscrit laissé ouvert. Cela dit, les superstitions et les peurs qui cherchaient des responsables à tout ont souvent fait porter les torts sur eux, avec les persécutions qui vont avec.

J’admets que celui du roman cumule : il est chat, noir, avec un sacré caractère, et son nom de Belzébuth a de quoi faire trembler les superstitieux. Cela aura ses incidences sur l’intrigue.

Mais dans ce roman, pourquoi un chat ? Parce que c’est le moyen âge ? Pas vraiment. J’avais besoin d’un animal indépendant, amical d’un côté, mais capable de n’en faire qu’à sa tête. Un élément perturbateur, en somme. Et puis, Belzébuth s’est imposé comme une évidence pour déranger les habitudes de la famille Mariey.

Il est cet élément perturbateur malgré lui, capable de faire basculer des vies vers le pire ou le meilleur sans même s’en rendre compte (quoique… c’est un chat. Les chats sont-ils vraiment innocents ou œuvrent-ils à un mystérieux dessein ? Je vous laisse juge).


Le roman, disons-le franchement, est un pavé de 588 pages en format 17 x 24 cm ! N’as pas tu peur que cela freine certains lecteurs ?

 Pour certains de mes romans, je me suis contrainte à limiter le nombre de caractères. Cette fois, non. Ce roman me tient particulièrement à cœur, il n’était pas question d’y faire des coupes franches. Et puis, comme ça, il y en a pour tous les goûts (et je vais vous dire un secret : il est long, mais on ne voit pas le temps passer en sa compagnie 😉 )


Question Spoil : Cliquez ici pour la découvrir.

Merci ! 🙂

La fée polie – Interview avec ses auteures

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Bonjour Kalima et Ko-Hsun, c’est la première fois que vous travaillez chez Nats Editions… Pouvez-vous vous présenter, svp ?

K.R. : Bonjour, je me présente : Kalima Ritou, auteure algérienne. Mariée, je n’ai pas eu à ce jour le bonheur d’être maman. Alors, peut-être, je remplis ce vide en écrivant pour les enfants, afin de les aider à s’épanouir dans ce monde. J’ai déjà écrit deux livres : Le chien du berger et La princesse ronde. Avant cela, j’étais propriétaire et gérante d’un atelier de confection pour enfants pendant 10 ans. Mes loisirs sont l’apiculture et le jardinage.

K-H. H. : Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Ko-Hsin, je suis une illustratrice qui vient de Taïwan. J’étais une graphiste à la base, j’ai travaillé pour une papeterie, certains clients sont français. Des fois, je vois mes dessins sur le marché, c’est comme un petit jeu de trouver mes illustrations quand je sors, ça m’amuse.


Comment est née votre collaboration sur La Fée Polie ?

K.R. : Notre collaboration s’est faite très vite grâce à facebook. J’ai fait un appel sur ma page et dans un groupe. Ko-Hsin Hsu est une illustratrice pleine de talent, son travail m’a très vite séduite.

K-H. H. : C’était Kalima m’a contactée pour dessiner son conte. Quand j’ai lu l’histoire, ça m’intéressait car elle m’a rappelée mon frère.


Le conte aborde un thème important : la politesse et le respect des autres… Avez-vous l’impression que ce sont des valeurs qui se perdent, autant dans votre pays qu’en France ?

K.R. : Oui ! C’est un thème très important. Malheureusement, cette valeur humaine disparaît peu à peu chez nos enfants. D’ailleurs, c’est cette impression qui m’a poussée à écrire ce texte. La fée polie est un outil supplémentaire à proposer aux enfants pour mieux grandir, qui aidera les enfants à mieux se comporter envers les autres.

K-H. H. : Non, je ne pense pas. Les parents et la société font le nécessaire afin que les enfants apprennent le respect. Pas juste entre les hommes, mais aussi respecter la nature. En tous cas, c’est une valeur importante pour le monde.


Avez-vous d’autres projets ?

K.R. : Oui, j’ai trois livres à la recherche d’un éditeur : Tapis rouge pour George avec Armelle Le Golvan, Bonne nuit Billy avec Sandrine Frigout et le troisième, La girafe et l’oiseau à bec rouge avec Théodora Chastagnol. Je prépare également une série documentaire sur les abeilles. Un projet passionnant et différent, à transmettre aux enfants. Sans elles, la vie sur Terre disparaîtra.

K-H. H. : J’ai des projets avec d’autres auteurs, et mes projets personnels. On a toujours quelque chose à faire, mais le plus difficile c’est de trouver une maison d’édition. Si vous êtes intéressé de voir mes illustrations, je vous invite à visiter mon blog: www.illustration529.wordpress.com

Merci pour vos réponses !

Anne & Jack, T1 ~ Entretien avec Camille Salomon

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Bonjour Camille !
Tu es la petite dernière chez Nats Editions ! Parle-nous un peu de toi ! 😉

Bonjour Nat ! Alors moi je suis une pirate dans l’âme, une femme qui évolue avec mon moi de 10 ans toujours à mes côtés… Aujourd’hui, j’ai 28 ans et j’occupe un poste dans le secteur bancaire. Je suis maman de deux jeunes bambins, certainement à l’origine de ma retombée en enfance ! Comme ils disent tous, j’écris depuis toujours… C’est vrai ! Mais devenir autrice était un rêve si lointain que je ne le caressais même pas ! Jusqu’à l’année dernière, grâce à toi ! Depuis plusieurs années, je chronique des romans reçus en service de presse, sous le nom de Wonderbook (www.wonderbook.fr et www.wonderbook-jeunesse.fr). Je crois que mon déclencheur dans l’écriture est né grâce à ça, cette activité m’a aussi permis de lire énormément, et beaucoup de jeunesse. J’ai eu la chance d’avoir de nombreux coups de cœur et cette mini-moi qui me murmurait à l’oreille : « J’aurais adoré écrire ce roman ! ». Mes enfants sont également un moteur quotidien, ils sont l’imaginaire incarné tant leurs réparties et leurs idées farfelues m’inspirent. Et j’ai la chance de vivre là où j’ai toujours voulu habiter : près de la mer. Un panorama qui me comble en tant qu’autrice. 

Anne & Jack, T1 : Fantômes et tentacules est donc un roman jeunesse plein d’aventures de pirates, mais avec une petite touche de fantastique… Tu nous en dis plus ?

En effet, le roman se veut d’une part crédible, d’autre part incroyable. Les pirates ont bercé mon enfance, au sens figuré fort heureusement ! J’ai vu de nombreux films, de vieux films pour la plupart, qui abordaient la piraterie. C’est une passion qui est restée là, bien nichée dans mon imaginaire, jusqu’à ce que naisse mon fils. Grâce où à cause de moi, il rêve aujourd’hui d’être capitaine et de m’emmener en voyage… Il y a deux ans, j’ai regardé la série Black Sails qui aborde, entre autres, le destin d’Anne Bonny et de Jack Rackham. Ça a été ma révélation, je me suis demandé : « comment était leur adolescence ? » et mon conjoint de me dire : « t’as qu’à l’écrire ». Ok. Les archives historiques les concernant ne remontent pas aussi loin alors j’avais le champ libre pour inventer et créer leur enfance.

L’aspect surnaturel du roman s’est construit naturellement autour de l’intrigue, car c’est aussi ce que j’aurais aimé lire plus jeune. Les mondes imaginaires, les créatures fantastiques et les monstres tapissent les parois de mon esprit. Quand j’écris, il y a toujours une créature improbable qui veut voir la lumière. Le Kraken est mon monstre par excellence, il me rappelle Jules Verne, H.P Lovecraft, et symbolise le mouvement steampunk. Il possède ce côté hypnotique passionnant à décrire et à imaginer. 

C’était aussi important pour moi d’écrire ce type de roman, avec ces éléments-là. Je voulais faire voyager mon lecteur loin des récits réalistes et graves, loin de leurs préoccupations d’enfants ou de jeunes adolescents. 

C’est aussi ton tout premier roman ! Quel effet ça te fait de le tenir enfin entre tes mains, et surtout de pouvoir le présenter à un événement aussi renommé que les Imaginales ?

Chaque année depuis quatre ou cinq ans, j’envie les participants de ce salon ! Épinal se trouve à 7 h de route de chez moi, je suis en Bretagne, alors les Vosges, c’est vraiment l’autre bout de la France ! Je n’ai pas hésité un seul instant à y aller ! C’était important, car c’est un salon axé sur les littératures de l’imaginaire, vraiment en adéquation avec ce que j’aime en tant qu’autrice, mais aussi en tant que lectrice. Je ne parle même pas des merveilleuses rencontres que j’y ai faites, tant au niveau de mes collègues au sein de Nats Editions qu’avec les autres auteurs et bien sûr, les lecteurs… Le tenir a été un moment irréaliste parce que jamais je n’aurais imaginé, de façon très sérieuse, être édité un jour. La couverture réalisée par Vay rend vraiment hommage aux personnages du récit. Le résultat final de ces deux années d’écriture (pour la trilogie) est sublime !

La toute première dédicace a été un moment très fort, car j’avais les jambes autant en coton que la jeune fille devant moi, cela paraissait invraisemblable qu’un lecteur soit si ému. Et quelle joie de voir repartir les enfants, heureux et reconnaissant envers leurs parents de cette acquisition ! J’ai vécu deux journées sensationnelles et l’amour des lecteurs m’a boosté à fond pour la suite ! 

Camille Salomon ©Salomon

Y as-tu eu de bons retours, sur place ou depuis ? Est-ce que ça t’aide à écrire les tomes suivants plus sereinement ou ça te rajoute au contraire de la pression ?

Les retours que j’ai eus sont surtout ceux de la famille et des amis pour l’instant et ils sont bons. Les adultes le trouvent autant accessible pour la jeunesse que pour leur tranche d’âge. Cela me conforte dans l’idée que les pirates intriguent toutes les générations. À dire vrai, les trois tomes sont déjà écrits 🙂 Mais en effet, je demande à mes lecteurs de me dire ce qu’ils aimeraient pour la suite, cela me permettra d’ajuster des paramètres auxquels je n’avais pas pensé. J’aime cette idée de proximité avec le lecteur et de pouvoir prendre en compte son ressenti. Quant à la pression, je ne m’en mets pas. Certains aimeront, d’autres peut-être pas et c’est leur droit. J’ai écrit le roman que j’aurais aimé lire enfant, celui que j’ai hâte de lire aux miens. J’espère que les retours, même négatifs, resteront bienveillants. Que la plume plaise ou non, j’espère sincèrement avoir avec mes lecteurs une relation basée sur l’échange. 

Tu te prépares à lancer un site très complet pour promouvoir la série… Raconte-nous. 😉

En effet, le site sera lancé le 1er juillet, à la sortie du livre ! Voici le lien : www.anneetjack.camillesalomon.fr !

J’ai pensé à un support pédagogique pour les curieux qui souhaiteraient en savoir plus. Sur le site, vous retrouverez la biographie des personnages, ceux qui ont existé, mais aussi quelques mots sur les autres. Des informations sur les lieux cités, sur les créatures, mais aussi sur les navires et les mœurs des pirates en 1700 ! J’ai effectué de nombreuses recherches pour créer un site aussi complet que possible et accessible au plus grand nombre. Charly Rouget de La Machinerie : www.la-machinerie.fr, a réalisé un travail merveilleux. Grâce à lui, vous aurez même la musique d’ambiance ! En plus des informations sur l’univers du livre, vous pourrez découvrir quelques informations concernant mes sources d’inspiration, livres, séries ou films ! Par ailleurs, je l’alimenterais avec mes dates de dédicaces et les liens des chroniques lecteurs. 

Quels sont tes projets, en dehors de la série Anne & Jack ?

J’ai terminé récemment les corrections d’un manuscrit jeunesse, un récit à cheval entre le conte initiatique et le roman, qui aborde le deuil. Ma jeune héroïne perd sa maman d’une terrible maladie et va devoir lutter, dans un pays qui n’est pas sans rappeler le Pays des Merveilles, pour retrouver la paix intérieure. Ce texte est pour l’instant le plus personnel que j’ai pu créer, car mon personnage fait écho à une amie qui m’est très chère.

Je suis actuellement sur les corrections d’un manuscrit, celui-ci adulte, dans le genre steampunk. Un projet fantastique qui se déroule à Paris, durant l’Exposition Universelle de 1900. Il est question de créatures surnaturelles, mais aussi de sciences, de cette frontière qui délimite le supportable de la folie. Un gros bébé que j’espère terminer cet été !

Question spoil : Descendez ci-dessous seulement si vous êtes sûrs de vouloir la lire ! 😉

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P’tit Riton – Entretien avec Stan Hotbridges

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Salut Stan !
Après Riton, voici le P’tit Riton ! Peux-tu nous expliquer la différence entre les deux, stp ?

S.H. : P’tit Riton, c’est ni plus ni moins que Riton. Enfin, non en fait. Parce que P’tit Riton, c’est en couleur et c’est tout doux. Dans le premier tome, on avait 100 pages de noir et blanc, souvent trash, souvent grossier, toujours en rogne. La complicité entre les deux personnages n’était pas vraiment marquée. Les traits étaient volontairement un peu brouillon, un peu sombre pour trancher avec ce anti héros. Riton, c’était à la base pour les grands. Le soucis, c’est qu’il avait fait son apparition sous d’autres traits dans un autre album, et que les enfants l’aimaient bien, et voulaient le voir ou le revoir… C’est un peu pour répondre à cette demande que j’ai eu l’idée, très encouragée par mon éditrice, de créer un autre Riton, plus… petit… Mais surtout accessible à tous, petits et grands. On a donc réinventé Riton. Avec de la couleur, et surtout avec une complicité plus franche dans le binôme. Bon, c’est pas venu tout de suite. Il a fallu repenser, mûrir le projet, et savoir vers où je voulais aller. Créer un livre un peu ludique, amusant, qui ne se prend pas au sérieux, avec des jeux bidons, des blagues potaches, des coloriages, des idées loufoques mais aussi un peu de BD quand même ! Ca donne un mélange de 48 pages ou l’on redécouvre ces deux personnages.


Tu es papa… Est-ce que toutes ces histoires sont du vécu ?

S.H. :  Je suis avant tout un môme. Ces histoires sont plus ou moins vécues. C’est un mélange de souvenirs personnels et de bêtises de mes enfants. Un soupçon d’imagination, un zeste de morceaux de vies attrapé ici et là.  Par exemple, Stan apprend à Riton à faire des avions en papier dans la BD. C’est bien, tout le monde en a déjà fait, de toute sorte, petit, long large, fuselé, type concorde, qui volaient, planaient ou s’écrasaient au premier lancé d’ailleurs. Cet après-midi- là, seul dans ma chambre, fabriquant un énième aéronef de fortune, que je prenais plaisir à lancer par la fenêtre du deuxième étage, me vint l’idée étrange de mettre le feu sur l’arrière des ailes pour le voir brûler en vol avant de finir sa course au sol… (respirez la phrase est fini). Sauf que, sinon c’est sans intérêt, le vent m’a renvoyé l’avion peu après son lancement, qui est allé finir sa course sur la moquette de ma chambre… en feu ! Panique à bord ! Des petites flammes dansaient sur la moquette, s’étendaient doucement dans un joli petit brasero de papier, que je dû éteindre d’urgence avec le pied. Ca sentait le cramé, mais surtout la moquette laissait apparaître une magnifique auréole brune, qui contrastait nettement avec le reste. Difficile d’expliquer alors aux parents le crash d’un airbus au beau milieu de ma chambre. J’ai donc récupérer un tapis qui devait trainer dans un coin pour masquer mon forfait. Ce qui n’échappa évidemment pas à ma mère, qui trouva sympa l’idée de la carpette au milieu de la pièce. Elle ne sut jamais ce qu’il s’était passé… enfin je crois.


Tu donnes quand même pas mal de mauvaises idées à nos jeunes lecteurs dans ce P’tit Riton… Tu n’as pas peur que leurs parents finissent par te détester ? :p

S.H. : Y a pas de raison de ne pas faire profiter les parents des âneries que me font subir les miens ! Non, sincèrement, je pense que ce qu’il y a dans ce livre, chaque parent l’a plus ou moins déjà vécu. Si ce n’est pas le cas, ça ne devrait pas tarder… Après ce ne sont que de petites bêtises, je veux dire on a tous un jour ou l’autre, eu envie de faire quelques petites expériences… juste comme ça, pour voir… pour tuer le temps… enfin du temps où on savait s’ennuyer. Bien évidemment, je décline toute responsabilité!


Peut-on espérer d’autres histoires de Riton, pour les grands et/ou les petits ?

S.H. : La création de cet album a été laborieuse. Une idée en chassant une autre, plus les aléas de la vie, j’ai du prendre le temps de mûrir le projet, comme je le disais plus haut. Ceci dit, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire, à me plonger dans mon imaginaire et dans mes souvenirs. Je pense que ce n’est qu’un début en effet, et je projette effectivement d’en écrire un second l’année prochaine. Avec cette même dynamique de prendre le temps et de peaufiner encore un peu plus mes deux compères.


Quels sont tes projets en dehors de Riton ?

S.H. : Il me semble avoir encore deux ou trois titres à produire dans les mois qui viennent. Dont le très attendu Ma maman est gendarme. Je viens de terminer un logo pour une équipe féminine qui participera au trek « elles marchent » en 2020, les Majorelles, que je vous invite à suivre et soutenir (page FB les Majorelles). Quelques affiches pour l’hôpital pour lequel je travaille, pour quelques assos, et aussi un peu de dessin d’actu sur ma page FB, si le cœur et le temps m’en disent… Bref, je suis déjà bien occupé jusqu’à novembre au moins, avant de me poser pour les fêtes et de me préparer pour 2020. J’avoue que je retiendrai certainement moins de gros projets l’an prochain, pour me concentrer sur l’écriture du Petit Riton, volume 2… A voir!

Merci ! 🙂

The Scarlet Strings – Interview with Andréa Deslacs

Available on our Onlineshop

Hello Andréa, youre new in the Nats Editions Team. Please introduce yourself to our readers.

A.D:  I am the writer of a cycle of novels in Victorian fantasy. I also write short stories in science fiction or fantastic. I received a literary prize in France, in 2017, for one of my texts. During day-time, I am a GP, and, at night, I am the chief editor of a French magazine of science fiction, called Etherval. I live in Southern France, in Provence. However, I keep nostalgic, strong memories of my holidays, every year in Great Britain. I liked to roam along the shelves in Waterstone book shops to discover English and American SF writer. And now, I hope to help English readers to discover the French writes’ imagination.


Whats The Scarlet Strings about?

A.D:  A young artist receives a special white violin. He fascinates his audience during a performance. However, playing with talent and being applauded are not enough for him. The violinist as well as his lute master want to control a special Hymn, but the musical score was left unfinished. How would they find the final note?

It’s a story about a passion for music, an obsession, the limits to overpass or not, the relationship between a master and his student. In some way, it is a story about devastation due to ultimate desire.


It is a fantasy novel but details are impressive. Have you made research or is it all from your imagination?

A.D:  When I was a young girl, my grandmother taught me to play the piano, but I had always a strong desire to practice violin. I registered for music classes, but I was in adequacy with my professor. I want to play alone sad tunes, poignant music… she insisted to teach me joyful and rhythmic dances, admits a string quartet. I left before the end of my first year of lessons, but I kept a certain love for this instrument. I had some knowledge about violin technique, music rudiments, and I knew what this instrument could technically offer. Then I head the Hymn in my mind, I had to find exact words of lute makers and the making of a violin. Usually, some would say that writes search on the web how to kill humankind. On this occasion, the information I collected were just normal; strangeness of that story is my own imagination.


It is followed by another novel: Serene Alyscamps. Some people dont know whats an alyscamps… Can you explain us?

A.D:  Alyscamps comes from a Latin phrase. It means « Champs Elysées », as in Paris. It was the path to the hell, followed by dead in antiquity. The Alyscamps is the name of a roman mausoleum, in the city of Arles. It is a graveyard used for centuries. We would see sarcophagus tombs from old tombs as well as graves from the end of middle ages. The Alyscamps were re-organised in a ‘romantic’ fashion, in the 19th Century, when people started getting in interest on past heritage. Van Gogh made several paintings of the place. A cloister stands in the centre of the necropolis, it is still in use, it is a stop on the way to St James of Compostela. It is a quiet place, in the heart of the modern city of Arles; it is a path lined with graves leading to our past history and our spirituality.


Are these novels connected to your Heaven Forest universe?

A.D:  Those novels are independent of my Heaven Forest universe. They were imagined a long time before.

You could find my taste for elaborate characters and for poetic lyricism. You could read theses texts though you have never read from my other cycle.


What are your projects?

A.D:  I go on my long line of Victorian novels such as Heaven Forest. After an anthology on Transhumanism in 2019, I plain to start another anthology of the subject of chimerism and clones in 2012. In the meantime, thanks to Nats Editions, I’ll propose to the public a selected collection of my texts, with a third novel situated in Provence.

Thanks a lot for your answers!

You’re welcome.

La magie de Maman – Entretien avec les auteures

Disponible sur notre Boutique

Bonjour à toutes les deux ! Vous êtes des nouvelles venues chez Nats Editions… Pouvez-vous vous présenter, svp ?

M.S: Bonjour, Je m’appelle Marguerite ou Margot pour les intimes, j’ai 35 ans et depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours aimé écrire et inventer des histoires. Peut-être parce que cela me permettait, à travers mon imaginaire de changer le monde et de le transformer comme bon me semble. Je suis handicapée moteur de naissance, je n’ai donc jamais pu courir comme les autres enfants, alors dès que j’ai su lire et écrire, j’ai compensé en voyageant et en jouant avec les mots.

Depuis, je n’ai jamais arrêté d’écrire.

Je me suis toujours destinée à une carrière littéraire. J’ai fait des études d’italien et en parallèle, j’ai suivi une formation au métier de correctrice, car finalement, ma passion revenait toujours aux lettres et aux métiers de l’édition.

Donc aujourd’hui, j’écris et je corrige.

En 2016, j’ai publié mon premier album jeunesse Mamie Brioche, mais la maison d’édition a malheureusement fermé ses portes aujourd’hui. Mais qui sait? Peut-être qu’un jour, je trouverai un nouvel éditeur pour ce livre…

En attendant, La Magie de maman sera donc mon deuxième album ayant eu le privilège d’être édité. Merci Natalie d’avoir cru en moi.

S.D: Je suis toute nouvelle… pas que chez Nats Editions, en fait je débute à peine dans le milieu de l’illustration jeunesse. La Magie de maman est mon tout premier « bébé » en tant qu’illustratrice et je vous remercierai jamais assez toi et Margot de m’avoir donné la chance de réaliser mon rêve : pouvoir dessiner pour les enfants.


La magie de Maman parle donc du quotidien d’une maman en fauteuil roulant. Pourquoi avoir choisi de travailler sur ce thème ?

M.S: Tout simplement, parce que je suis moi-même une maman en fauteuil roulant. À la naissance de ma fille il y a 3 ans, j’ai eu envie d’écrire une histoire pour elle. Je me suis aussi dit, que plus tard, peut-être, elle se demanderait pourquoi sa maman roule au lieu de marcher, j’ai alors voulu que cette histoire, lui montre avec tendresse et humour qu’avoir une maman « différente » pouvait aussi être quelque chose de positif.

S.D: Je suis tombée sur un message de Margot sur un forum dédié à la littérature jeunesse. Elle y présentait son projet et cherchait une personne pour l’illustrer. Je lui ai fait part de mon intérêt et de mon envie de pouvoir mettre en image son histoire. C’est comme cela que tout à commencé.


Les enfants ont parfois un regard appuyé sur les gens “différents”, soit par curiosité, soit par ignorance… Marguerite, es-tu parfois mal à l’aise face à ces regards ? Pensez-vous toutes les deux qu’un tel ouvrage pourrait répondre à leurs interrogations ?

M.S: Durant mon enfance et mon adolescence, le regard des autres me gênait et me faisait perdre confiance en moi. Mais avec le temps et l’expérience, aujourd’hui, je n’y prête même plus attention. Si je m’arrêtais à cela, je ne vivrais plus. De plus, je trouve que les enfants ont certes, parfois des regards « appuyés » sur les différences, mais ils ne demandent qu’à apprendre ce qu’ils ignorent. Parfois ils interrogent leurs parents qui se sentent mal à l’aise et qui ne savent pas quoi répondre. Mais je pense, qu’au contraire, plus on leur explique le pourquoi du comment, mieux c’est. Cela en fera des adultes ouverts d’esprit qui n’auront plus peur du handicap.

Si un enfant me demande pourquoi je suis en fauteuil, cela ne me vexe pas, au contraire, je suis contente de pouvoir lui apprendre que dans la vie nous ne sommes pas tous physiquement égaux. Souvent lorsque l’enfant a compris et qu’il ne se pose plus de questions, alors pour lui, peu importe, fauteuil ou pas, je suis une personne comme une autre.

Le regard interrogateur des enfants sur le handicap ne me choque pas, pour eux c’est souvent une découverte et leurs réactions peuvent être normales.

En revanche, c’est parfois le regard ou la gêne des adultes que je trouve inappropriés.

Et bien sûr qu’en écrivant cet ouvrage, j’ai aussi pensé à ce qu’il pourrait enseigner aux jeunes lecteurs qui l’ouvriront. J’espère donc bien qu’il répondra à leurs interrogations ou du moins qu’il les aidera à voir les choses autrement.

S.D: Mettre en images le handicap pour l’expliquer à des enfants à été pour moi le « truc » qui m’a fait vouloir travailler avec Margot. Le sujet n’étant pas évident à aborder avec des enfant, c’est justement cela qui m’a attiré sur son histoire. Quand j’ai répondu au message de Margot, je ne savais pas encore que c’était de sa propre histoire dont il s’agissait. Après discussions, nous nous sommes rendues compte que nous avions toutes les deux des enfants du même âge et nous sommes rejoint sur la même envie de pouvoir leur raconter la vision d’une maman handicapée qui été peut être pas toujours comme les autres… elle été mieux que normale, elle été magique.


La magie de Maman est dédié à la mémoire de Black, qui a été le premier Handi’chien de Marguerite, et dont le travail est expliqué dans les bonus du livre. Peux-tu nous expliquer la place de ces chiens dans ton quotidien, stp ?

M.S: J’ai toujours aimé les chiens et lorsque j’ai découvert les chiens formés par Handi’chiens, j’ai trouvé cela génial ! Black, n’a fait que me conforter dans le fait que les chiens sont des animaux extraordinaires. Mon quotidien n’est pas toujours des plus simples et un Handi’chien me permet de me le faciliter un peu. Gain d’autonomie, car plus besoin de demander à quelqu’un de me ramasser un objet tombé par terre ou de l’aide pour ouvrir ou fermer une porte, mon chien le fait avec plaisir pour moi… Et il y a aussi, le côté non négligeable du soutien moral. Même si je ne suis je ne suis pas du genre à m’en plaindre, vivre avec un handicap comme le mien, engendre souvent beaucoup de fatigue, des douleurs, des frustrations de ne pas pouvoir faire telles ou telles choses, un ras le bol d’être dépendante de mes proches ou de mon auxiliaire de vie…. Mais depuis que je partage ma vie avec un Handi’chien, tout ceci me semble plus supportable. Lorsque je me sens mal, je sais que je peux toujours trouver du réconfort auprès de mon chien.

Puis, lorsque je suis seule chez moi, cela me rassure d’avoir mon chien. S’il m’arrive quelque chose, il peut aboyer sur demande pour alerter le voisinage d’un problème ou bien m’apporter le téléphone pour prévenir quelqu’un si je ne suis pas en mesure de l’attraper.

Ce sont des chiens très câlins et très réceptifs, qui ont sur moi un pouvoir apaisant. Du moins, Black était ainsi. Au moment où je réponds à cette question, cela ne fait même pas une semaine que j’ai fait mon stage de renouvellement auprès d’Handichiens et que je suis rentrée chez moi en compagnie de Nox, un jeune et beau Golden Retriever. Nous sommes donc encore en train d’apprendre à nous connaître et à tisser notre lien. Mais sa présence me fait déjà énormément de bien.

Black et moi étions très fusionnelles et lorsqu’elle est décédée après avoir partagé ma vie pendant 10 ans, j’ai ressenti un immense vide. Un vide que Nox m’aide petit à petit à combler.

J’aime déjà énormément Nox qui m’apporte beaucoup en si peu de temps et Black restera toujours dans mon coeur, pour cette raison je suis heureuse de lui dédier La magie de maman.

Pour n’importe qui, qui a un chien, cet animal prendra une grande place dans le quotidien, mais pour une personne en fauteuil avec un Handi’chien, je pense que cela est encore plus vrai, car il fait partie intégrante de la vie de son binôme  Lorsque Black est partie, j’ai eu l’impression de perdre une partie de moi. C’est dire la place qu’elle avait prise.


Avez-vous des projets ?

M.S: Oui, toujours. J’écris presque tout le temps et même si j’ai un peu moins de temps depuis que je suis maman, mon imagination ne s’arrête jamais. Parfois, il suffit que je me promène, que je vois un arbre rigolo ou que je regarde les gens pour penser à une idée d’histoire.

Actuellement, je travaille encore en binôme avec Stéphanie, sur un autre album jeunesse. Ainsi que sur d’autres projets avec différents illustrateurs.

J’aimerais aussi réussir à trouver le temps de m’atteler à l’écriture d’un roman et arriver à me remettre et à terminer un récit autobiographique sur mon parcours et ma vie avec mon fauteuil. Mais ça, ce sont deux projets d’écriture qui demandent beaucoup plus de temps, d’investissement et de concentration, que les albums pour enfants, alors, comme on dit, ça prendra le temps que ça prendra…

S.D: Je continue mon aventure dans le monde de l’illustration jeunesse. Travailler sur ce projet à été pour moi une révélation. J’ai une autre publication prévue dans les prochains mois, où j’endosse cette fois le rôle d’auteure-illustratrice. J’y raconte l’histoire d’un petit garçon, Tany qui rencontre son ami imaginaire. D’autre part je continue à travailler en binôme avec Margot sur une autre histoire, on ne change pas une équipe qui gagne comme on dit. Pour la suite, j’ai un autre projet en cours avec une autre auteure. Autant dire que j’ai commencé avec La Magie de maman et sa magie m’a fait prendre mon envol. Merci encore à vous de m’avoir donné ma chance.

Merci pour vos réponses ! 🙂

Comme sur des roulettes – Entretien avec Laura Ferret-Rincon

Disponible sur notre Boutique

Bonjour Laura, chez Nats Editions, nous te connaissions comme blogueuse partenaire, ancienne stagiaire et maintenant, autrice ! 🙂 Mais Comme sur des roulettes n’est pas ton premier roman. Parle-nous de ton parcours.

L.F-R. : Bonjour Natalie, je suis ravie d’avoir rejoint l’équipe de Nats Editions du côté écriture de la force ! C’est une véritable consécration pour moi qui adore son catalogue !

Concernant mon parcours, je ne vais pas faire dans l’originalité ! J’écris depuis l’enfance. J’ai commencé par des poèmes et textes en vers libres, avant d’achever mon premier vrai roman de fantasy à l’âge de quatorze ans. Ce dernier est resté dans un tiroir mais m’a permis de prendre conscience de la place qu’avait l’écriture dans ma vie.

Cette passion a influencé toute ma scolarité m’amenant à suivre des études de lettres modernes et un master de création littéraire. C’est en 2016 que j’ai fait mes premiers pas dans l’édition avec mon roman d’anticipation Uneksa, paru chez Hugues Facorat. Mon second roman de dark fantasy Le royaume sous les cendres est paru chez feu Boz Dodor en 2017. Il est aujourd’hui orphelin.

Comme sur des roulettes marque un point de rupture dans mon parcours, à savoir, ma rencontre avec le contemporain ! Il était à l’origine mon projet de fin d’année du master création littéraire, je l’ai retravaillé pendant plus d’un an avant de le soumettre aux éditeurs ! Dans la mesure où ton catalogue compte déjà plusieurs thématiques de société, je suis heureuse qu’il ait trouvé une place ici !


Présente-nous Comme sur des roulettes, stp…

L.F-R. : Comme sur des roulettes est un roman qui s’interroge sur l’adolescence, et, plus particulièrement, sur le fait d’être une adolescente en situation de handicap. Cela faisait des années que je souhaitais aborder cette thématique, mais je voulais avant tout raconter une histoire, et non écrire une tribune. Et cette histoire, c’est celle d’Héloïse, 15 ans, et de son quotidien au lycée avec ses premiers amours, ses doutes sur l’avenir, et ses rapports familiaux parfois difficiles.


Comme Héloïse, tu te déplaces en fauteuil roulant depuis toujours. Est-ce que ton roman est autobiographique ?

L.F-R. : J’ai en effet un handicap moteur depuis ma naissance, ce qui explique l’importance qu’avait pour moi cette thématique. L’expérience d’une vie en fauteuil a évidemment grandement influencé mon écriture, puisque j’ai été confrontée de façon tangible au regard des autres, au rejet, mais aussi à la volonté de montrer que le fauteuil ne me définissait pas.

Tout au long de l’écriture, j’ai puisé dans mon vécu, sans jamais toutefois basculer dans l’autobiographie. Je m’inspirais des ressentis, et non de mes souvenirs, afin que le roman conserve une valeur universelle.

L’objectif n’est pas de parler de moi, mais bien d’Héloïse.


Pourquoi avoir choisi le théâtre pour faire sortir Héloïse de sa coquille, plutôt qu’un handisport ou autre passion ?

L.F-R. : C’est une question pertinente. Le théâtre s’est imposé à moi pour deux raisons. La première, je trouvais intéressante l’idée que jouer un rôle permette en définitive de se construire et de développer sa confiance en soi. La seconde, le théâtre n’est pas « réservé » aux personnes handicapées, comme peut l’être le handisport. De fait, Héloïse est convaincue qu’elle ne pourra pas monter sur les planches, ce qui la conduit à dépasser la barrière de sa propre peur. C’est une preuve supplémentaire (s’il en fallait) qu’elle aussi peut accéder à ses rêves.


À titre personnel, penses-tu que fauteuil roulant et voyages soient compatibles ?

L.F-R. : J’ai la chance d’avoir beaucoup voyagé… Mais d’être également très bien entourée ! Or, lorsqu’on est en fauteuil roulant, l’accessibilité reste un problème majeur (ce n’est pas une nouveauté, hélas). Il existe bien sûr des services comme Accès Plus, qui propose un accompagnement aux personnes souhaitant prendre le train par exemple, mais ces initiatives restent encore trop timides. Bon nombre d’hôtels dits « adaptés » ne le sont en réalité que très peu. Voyager en fauteuil roulant est difficile, mais pas incompatible, même si cela demande un peu plus d’organisation. Héloïse en est la preuve ! ?


As-tu d’autres romans en cours d’écriture ?

L.F-R. : Toujours ! Je ne connais pas les pauses !

Plus sérieusement, je travaille à l’heure actuelle sur un roman Young-Adult dont le premier jet est presque achevé. En parallèle, je corrige également un roman contemporain psychologique aux antipodes de ce que j’ai déjà écrit. Les deux devraient être terminés à la fin du mois de mars dans la mesure où je me consacre désormais à l’écriture ! ?


Question spoil :
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Merci ! 🙂

Merci à toi pour cette interview très riche.

Lebanon Connection – Interview

Envie de le lire ?
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Bonjour Christèle, petite particularité de cette interview : tu n’es pas l’auteure mais la sœur de Christophe Sarrazin, qui nous a malheureusement quittés il y a quelques années. Peux-tu nous raconter la genèse de Lebanon Connection et pourquoi tu le fais publier ?

C.S : En juin 1986, Christophe est parti rejoindre notre père, secrétaire administratif en chef, consul‐adjoint au consulat général de France à Beyrouth au Liban. Suite au décès de notre père le 8 août 1986, Christophe est dans l’obligation de revenir en France. Il n’aura séjourné que quelques semaines au Liban, mais il rentrera avec des souvenirs incroyables plein la tête. Cet épisode de sa vie l’a tant marqué qu’il a décidé de se rendre à nouveau au Liban quelques mois plus tard… Je suppose qu’il avait besoin de revivre ses souvenirs… Cependant, notre père n’y étant plus, la vie là-bas à Beyrouth n’était plus la même, et il n’a pas eu d’autre choix que de rentrer en France. A son retour, Christophe s’est mis à écrire. Il a commencé par écrire son histoire vécue qu’il avait appelée dans un premier temps « Le cèdre, la kalachnikov et moi » puis « A l’ombre du cèdre ». A plusieurs reprises, il a tenté d’envoyer son manuscrit aux maisons d’éditions, mais ses envois restaient sans succès. Il a fini par opter pour l’écriture d’une fiction fortement inspirée de son passage au Liban, et très certainement qu’il a été guidé par ses doutes quant à la réelle cause de la mort de notre père. Notre père est décédé suite à une embolie pulmonaire, mais, selon les propos de mon frère, des rumeurs de source officieuse circulaient au sein du corps diplomatique qui faisaient état d’un empoisonnement… Lebanon Connection est né.

J’ai souhaité faire publier Lebanon Connection en son hommage afin de réaliser son rêve. Nous habitions ensemble, Christophe et moi, avec notre frère Lionel. Nous l’avons vu écrire avec passion et avec l’espoir d’être un jour publié. Christophe est décédé le 19 juillet 1998 et n’a malheureusement pas eu le temps de proposer le manuscrit Lebanon Connection aux maisons d’éditions. Après son décès, j’ai fait la promesse de tout faire pour que son livre soit publié. J’ai commencé les démarches en 2014 lorsque je me suis sentie prête à me lancer dans cette belle aventure. Je pense en toute objectivité que Lebanon Connection est un bon roman qui mérite d’être lu, sans oublier qu’il est parfaitement illustré par Stan Hotbridges.


De quoi parle donc Lebanon Connection ?

C.S : Lebanon Connection est une fiction dans laquelle un jeune homme d’une vingtaine d’années se rend au Liban afin de venger la mort de son père. Tout au long du livre, il enquêtera, se fera des alliés mais aussi beaucoup d’ennemis. Il sera confronté à des situations invraisemblables qui mettront sa vie en péril et sera secouru à chaque fois par deux personnes mystérieuses… mais chut ! il ne faut pas trop en dire.


Stan Hotbridges, que nous connaissons pour ses illustrations de Mon papa est gendarme (avec Ernestine du Colibri) et Riton, a créé des dessins pour le roman. Pourquoi avoir fait appel à lui ?

C.S : Tout simplement parce que j’ai eu un énorme coup de cœur pour ses dessins. Stan Hotbridges excelle dans son domaine. Il est sérieux, consciencieux, créatif et talentueux. Lorsque, il y a plus d’un an, j’ai découvert son travail sur les réseaux sociaux, c’était pour moi une évidence : c’est Stan que je voulais associer à mon projet. Je suis extrêmement fière et heureuse qu’il ait accepté d’illustrer le roman.


Stan, l’univers de Lebanon Connection est bien différent des deux parutions citées ci-dessus. Est-ce que le passage de l’un à l’autre a été facile ?

S.H : Je ne sais pas. Ce n’est jamais facile quand j’illustre le travail de quelqu’un d’autre. Il y a ce que je sais faire, et ce que l’auteur voudrait. Là, l’auteur n’étant plus là, c’était peut être encore un peu plus difficile. Christèle me fait énormément confiance, et je l’en remercie. J’espère que, de là où il est, ça plaira aussi à Christophe. En revanche, ça m’a beaucoup plu, et je suis un peu déçu qu’il n’y ait pas de suite. Je me suis attaché à Ben, et je l’aurais bien vu dans une suite d’aventures au Liban ou ailleurs…


Tes personnages ne sont pas tout à fait humains, contrairement à ceux du roman… Pourquoi ce choix ?

S.H : Parce que je pouvais me projeter dans le personnage de Ben. Tu vois, c’est purement égoïste à la base. Mais quand j’ai relu Lebanon la troisième fois, j’avais besoin de devenir ce personnage. Au départ, j’étais parti sur quelque chose de très standard, mais rien de terrible. J’avais une idée très précise du cadre, mais pas des acteurs. Quand j’ai dessiné Ben, comme on peut le voir dans le roman, je l’ai reconnu. C’est bizarre comme sensation, mais c’est ce que j’ai ressenti. Je m’y suis attaché, et je m’y suis identifié. Du coup, j’ai demandé à Christèle son avis, et comme ça avait l’air de bien lui plaire aussi, j’ai continué avec les autres personnages. Et puis rien ne dit dans le roman qu’il s’agisse d’humains, si ?


Et pour les bâtiments, as-tu fait des recherches ou sont-ils issus de ton imagination ?

S.H. : Des recherches, beaucoup de recherches !! Déjà parce que je ne connais pas le Liban. Et puis parce que ce que décrit Christophe n’est pas le fruit de son imagination. Les villes, le noms des rues, les quartiers, les odeurs, la chaleur….tout ça existe. Me plonger dans ce travail m’a permis d’une part de découvrir des paysages et une histoire, mais aussi de voir les endroits où Ben s’est rendu. Ça prenait une autre dimension. Si j’ai fait le choix de personnages mi hommes mi animaux, choix purement personnel et en lien avec mon univers, je voulais en revanche que les lieux, eux, soient des plus réels possibles. Chaque illustration correspond à un endroit du Liban. Tu vois, c’était ça le plus dur en fait. Travailler à partir d’images trouvées ici ou là. Si c’était à refaire, je demanderai un billet d’avion à la maison d’édition pour me rendre sur place et m’imprégner complètement des lieux. Non ? ha bon…


Christèle, la couverture a été créée sur une idée originale de ton autre frère, Lionel. Que pense votre famille de cette démarche de publication posthume ?
C.S : Lionel a effectivement apporté une très bonne idée de couverture, et Nats Éditions en a fait une merveille. Chaque membre de ma famille est ravie de la publication posthume de Lebanon Connection. Ils m’ont soutenue à cent pour cent dans ma démarche. Ma mère est fière de son fils, et je crois un peu de moi aussi…


Question Spoil :
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Merci à vous deux ! 🙂

La licorne enrhumée – Entretien avec Mélanie Grenier

Disponible en francais, anglais et allemand

Bonjour Mélanie ! La licorne enrhumée est ta première publication chez Nats Editions ! 🙂 Peux-tu te présenter, stp ?

Oui ! Bien certainement ! Je suis auteure et illustratrice de livres pour la jeunesse depuis maintenant 5 ans. Je suis québécoise et je demeure dans la région du Centre-du-Québec. La licorne enrhumée est ma cinquième publication comme auteure et ma huitième en tant qu’illustratrice.

Tu nous viens donc du Québec ! Pourquoi avoir choisi un éditeur européen ?

J’ai déjà publié des livres au Québec et en France. J’ai adoré mon expérience avec mon éditeur français et lorsque j’ai découvert les éditions Nats, je me suis dit : « Pourquoi ne pas tenter ma chance en Allemagne? Envoie leur un manuscrit ! » Mon audace a été récompensée ! Hahaha !

La licorne enrhumée sort simultanément en français, anglais et allemand ! Raconte-nous cette aventure ! Y aura-t-il des différences entre les différentes versions ?

Je dois bien avouer que lorsque mon éditrice m’a annoncé que le livre serait traduit en anglais et en allemand, j’ai été absolument ravie (et un peu sous le choc…) ! C’est un rêve que je caressais depuis longtemps. Il s’agit d’un petit album de 24 pages et le texte est en rimes. Avec les traductions, certaines rimes ne fonctionnaient plus, j’ai donc accepté de redessiner certaines pages afin de conserver l’authenticité de mon idée originale.

Comment t’est venue cette idée de la Licorne enrhumée ?

J’avais envie d’écrire un livre rigolo. Pour me stimuler à écrire, je me fixe toujours un objectif différent. Comme par exemple : « Rosabelle » mon premier mini-roman est très « girly », tandis que mon deuxième mini-roman « Baba la dompteuse de matou » est exactement le contraire. Mon album « Rouge et bleu » a un thème sérieux alors, j’ai voulu en faire un autre à l’opposé : absurde, loufoque et qui ferait rire les enfants. Mon but était de créer un livre très court qui se lirait bien à voix haute.

As-tu d’autres parutions à venir ?

Oui, 2019 est une année déjà bien remplie ! Je travaille en ce moment sur l’illustration d’un mini-roman écrit par l’auteur Alain M. Bergeron. C’est un bel honneur pour moi de pouvoir faire un projet en collaboration avec un auteur aussi talentueux et prolifique que lui. Je travaille aussi sur le tome 2 de « Baba la dompteuse de matou » dont la publication est prévue cet automne. J’ai aussi un autre projet d’écriture pour une œuvre biographique sur la vie du peintre canadien Suzor-Coté. Et puis pour terminer, j’ai la publication d’un album prévu pour octobre (textes et illustrations) chez un éditeur québécois. (Le titre et le sujet doivent demeurer confidentiel pour le moment !)

Merci ! 🙂

Avoir deux papas, avoir deux mamans – Interview avec ses auteures

Disponible en français, anglais et allemand

Bonjour Mariko et Seleyana, pouvez-vous nous présenter Avoir deux papas, avoir deux mamans et votre rôle dans sa création, svp ?

Mariko: Bonjour, moi c’est Mariko et je suis l’auteure du texte Avoir deux papas, avoir deux mamans. Un texte en prose mais auquel j’ai voulu donner une certaine musicalité en jouant sur la répétition, et que j’ai voulu simple pour parler des familles avec des parents du même sexe sans partir dans de grands discours.

Seleyana : C’est une idée de Mariko : une ode simple à la famille, même si celle-ci est un peu différente.
J’ai eu la chance de pouvoir illustrer son texte et j’en suis très heureuse, car c’est un thème qui me tient à coeur.


Pourquoi avoir choisi de parler de ce thème qui fait assez débat, à savoir l’homoparentalité ?

Mariko: Pour moi, c’est un sujet dont on ne parle pas assez, et qu’on a mis dans un tiroir assez vite, alors qu’il était une suite logique après le passage de la loi sur le Mariage pour Tous. Résultat, les parents de même sexe doivent faire face à des montagnes de difficultés pour réaliser leur désir d’enfant et faire reconnaître leurs droits parentaux. Pourtant ils sont là, ils se battent et finissent par réussir à fonder une famille malgré tout, et il est donc normal d’en parler et de ne pas les laisser dans l’ombre.

Seleyana : Parce que la représentativité est source de beaucoup de choses positives.
Elle permet aux gens de s’identifier, de se sentir reconnus. Il est important d’offrir cela à ceux qui se débattent au quotidien pour le droit de vivre et d’aimer, simplement. Et puis cela permet d’améliorer un peu la réflexion, la compréhension, et donc l’acceptation ou à défaut, la tolérance.


Avez-vous peur des réactions de lecteurs qui ne partageraient pas votre point de vue ?

Mariko: Si ce petit livre heurte la sensibilité de quelques partisans de la Manif’ pour Tous, c’est bien le but ! Ce n’est qu’une toute petite pierre à l’édifice de la reconnaissance de l’homoparentalité, mais j’espère que cela suscitera quelques réactions, aussi bien parmi les gens qui sont de mon avis que ceux qui seront contre. Et j’aimerais presque que ces derniers fassent des pétitions ou des articles pour « dénoncer » ce livre, cela ne fera que plus de publicité pour son sujet !

Seleyana :  Un peu pour ma part, car les gens réagissent parfois violemment quand une chose les dérange. Ceci étant, nous n’obligeons personne à nous suivre : nous partageons notre vision des choses, en toute simplicité. Le lecteur est libre d’être en désaccord ou de se questionner.  Ne pas partager un point de vue peut très bien se faire en bonne intelligence, sans se hurler ou taper dessus.


Mariko, on te connait pourtant comme l’illustratrice de Les bêtises de Laly et de beaucoup d’autres parutions… Pourquoi avoir laissé les dessins à quelqu’un d’autre  ?

Mariko: Au moment où l’idée de ce texte m’est venue, j’étais très accaparée par d’autres projets, au point que je n’arrivais même pas à visualiser comment le mettre en images. Plutôt que de le laisser de côté au risque qu’il tombe aux oubliettes dans un carnet, j’ai fait un appel à illustrateur sur mon blog. Et en voyant le travail que Seleyana avait fait sur un recueil, j’ai su qu’elle serait plus à même d’illustrer simplement mais efficacement ce texte, avec des instantanés de la vie quotidienne de différentes familles.


Seleyana, est-ce ta première publication ? Si oui, quel effet te fait cette parution qui se rapproche à grands pas ?

Seleyana : C’est ma première participation à un ouvrage édité, oui. Je suis très impatiente, un peu incrédule, et surtout très heureuse !!


Question spoil :
Pour lire la question qui vous en dévoile un peu plus sur l’album, cliquez ici.

Merci pour vos réponses ! 🙂