Un singe, une fois – Interview avec ses auteures

 

Un singe, une fois

Un singe dans l’espace… Cela vous rappelle quelque chose ?
Crèmeline vient de la savane profonde et ne rêve que d’une chose : revoir sa terre natale… Mais les Hommes ont d’autres projets pour elle.
Va-t-elle réussir ?

Cette histoire, inspirée de faits réels, évoque l’extraordinaire épopée d’une guenon chimpanzé, astronaute malgré elle.

Parution le 3 décembre 2018
ISBN :978-3-95858-216-3
ISBN Dys : 978-3-95858-217-0

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Bonjour !
Valérie, peux-tu nous présenter l’histoire de Un singe, une fois, stp ?

V.B. : Oui, c’est une histoire qui est née d’un souvenir d’enfance, imprécis dans ma mémoire mais suffisamment fort pour laisser une trace : une image montrant l’envoi d’une guenon dans l’espace.

Quand celui-ci s’est présenté à moi beaucoup plus tard, j’ai eu envie de revisiter la réalité autrement, vue de l’animal lui-même. Imaginer ce que celui-ci pouvait vivre, bien loin de ce que les hommes envisageaient pour lui. Faire apparaître ce décalage entre les deux désirs, celui des hommes intéressés aux progrès de la science, et celui de l’animal, qui subit malgré lui cette expérience d’envol dans l’espace et qui rêve de tout autre chose. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce conte et à laisser vagabonder librement mon imagination…

 

Comment s’est formé votre binôme? Aviez-vous déjà travaillé ensemble ?

V.B. : Nos routes se sont croisées sur Facebook. J’ai eu un coup de foudre immédiat pour les images de Marty. J’y ai vu de grandes qualités artistiques, beaucoup de sensibilité, un goût de la liberté et un supplément d’âme qui m’ont beaucoup touchée. Je n’osais imaginer un projet d’illustration avec elle. Je l’ai contactée et elle a gentiment accepté de se lancer avec moi dans l’aventure de la création d’un livre « Le grand courage ». Son talent a fait des merveilles : les héros sont d’une présence incroyable, d’une grande humanité (même le chien !), et les décors sont une vraie invitation au voyage…

M.C. : On a déjà travaillé ensemble sur une histoire de chien ! Une histoire plutôt poétique sur un boxer utilisé pour son apparence un peu effrayante alors que ce chien est un poète dans l’âme ! C’était une édition personnelle de Valérie. Moi ça m’a permis de prendre mes marques encore sur le travail d’illustration en petit format et je pense que Valérie a pu se faire une idée de ce que je pouvais proposer en terme de composition.

 

Le sujet du livre (l’utilisation d’animaux pour les progrès scientifiques) est assez grave et peut faire polémique. Comment avez-vous réussi à le traiter afin qu’il s’adresse à de jeunes lecteurs?

V.B. : Certes, le sujet de fond est sérieux, et la cause animale est un sujet qui me touche. Mais mon écriture, elle, toujours s’amuse ! Elle s’exprime librement, sans pensée préalable, sans volonté de dénoncer quoi que ce soit ou d’embarquer le lecteur vers un mode de pensée déterminé. Du coup, l’enfant peut se laisser librement emporter par l’histoire, il rit, il joue, il imagine, il rêve, il « vit » l’aventure de l’intérieur. Mais aussi bien sûr, il apprend, il réfléchit, s’interroge… Il peut aussi approfondir le sujet, avec l’aide de ses parents, ou de ses professeurs, avec de « vrais » documents à l’appui…

M.C. : En plus de l’absence de dénonciation moralisatrice et de mots durs dans le texte de Valérie, visuellement parlant, j’ai montré ce qui était sous entendu dans les textes. La capture, les électrodes, les harnachements… Mais là aussi, sans forcément vouloir choquer. Ces éléments sont là. Point. J’ai aussi essayé de rendre le visage de Cremeline le plus expressif possible.

 

Pourquoi avoir choisi l’exploration spatiale alors que cette pratique a lieu dans beaucoup d’autres domaines tels que le pharmaceutique ou le cosmétique, par exemple?

V.B. : Ce n’est pas vraiment un choix, juste mon inspiration du moment, qui je ne sais pour quelle raison est allée rechercher ce vieux souvenir. Et j’ai écrit aussi sur d’autres domaines de l’expérimentation animale, comme ce texte mettant en scène une petite souris, prisonnière d’un laboratoire pharmaceutique pour y subir des expériences, et qui veut absolument en sortir pour remplir sa mission d’apporter un cadeau sous l’oreiller d’un enfant qui a perdu une dent… Là aussi, le sujet est très sérieux, mais l’écriture s’est amusée !

 

Marty, est-ce que le projet et son sujet si particulier ne t’ont pas effrayée, la 1ère fois que Valérie t’en a parlé?

M.C. : Pas du tout ! À vrai dire, je n’ai même pas réfléchi ! Pour moi, l’important c’était surtout « comment c’était écrit » et il y avait la poésie et la finesse que j’attendais et l’absence de lourdeur. Surtout, j’avais des images en tête en lisant son texte, c’est l’essentiel. Quant à la cause animale, j’y suis bien évidemment très sensible, j’aime énormément les animaux et ce sont souvent les personnages principaux de mes dessins et peintures.

 

Question Spoil : nous posons une question… indiscrète sur la roman à Valérie. Pas de grosse révélation mais un élément de l’histoire est dévoilé. Si vous souhaitez tout de même la lire, cliquez ci-dessous… à vos risques et périls ! 😉

Voir la Question Spoil

 

Avez-vous d’autres projets, ensemble ou non?

V.B. : J’adorerai ! Bientôt, j’espère…

M.C. : Pas pour le moment mais si le temps me le permet, ce serait avec plaisir ! Elle me laisse énormément de liberté et j’avoue avoir un sacré caractère quand ce n’est pas le cas ou je refuse carrément les projets qui me dictent avec exactitude ce qu’il faut dessiner. Je travaille bien quand on me lâche les brides ! Et avec Valérie, ma vision semble bien coller à ce qu’elle aime (je l’espère !).  Le but est que le texte et les illustrations se complètent et forment un tout.

Merci à toutes les deux !

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