Lebanon Connection – Interview

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Bonjour Christèle, petite particularité de cette interview : tu n’es pas l’auteure mais la sœur de Christophe Sarrazin, qui nous a malheureusement quittés il y a quelques années. Peux-tu nous raconter la genèse de Lebanon Connection et pourquoi tu le fais publier ?

C.S : En juin 1986, Christophe est parti rejoindre notre père, secrétaire administratif en chef, consul‐adjoint au consulat général de France à Beyrouth au Liban. Suite au décès de notre père le 8 août 1986, Christophe est dans l’obligation de revenir en France. Il n’aura séjourné que quelques semaines au Liban, mais il rentrera avec des souvenirs incroyables plein la tête. Cet épisode de sa vie l’a tant marqué qu’il a décidé de se rendre à nouveau au Liban quelques mois plus tard… Je suppose qu’il avait besoin de revivre ses souvenirs… Cependant, notre père n’y étant plus, la vie là-bas à Beyrouth n’était plus la même, et il n’a pas eu d’autre choix que de rentrer en France. A son retour, Christophe s’est mis à écrire. Il a commencé par écrire son histoire vécue qu’il avait appelée dans un premier temps “Le cèdre, la kalachnikov et moi” puis “A l’ombre du cèdre”. A plusieurs reprises, il a tenté d’envoyer son manuscrit aux maisons d’éditions, mais ses envois restaient sans succès. Il a fini par opter pour l’écriture d’une fiction fortement inspirée de son passage au Liban, et très certainement qu’il a été guidé par ses doutes quant à la réelle cause de la mort de notre père. Notre père est décédé suite à une embolie pulmonaire, mais, selon les propos de mon frère, des rumeurs de source officieuse circulaient au sein du corps diplomatique qui faisaient état d’un empoisonnement… Lebanon Connection est né.

J’ai souhaité faire publier Lebanon Connection en son hommage afin de réaliser son rêve. Nous habitions ensemble, Christophe et moi, avec notre frère Lionel. Nous l’avons vu écrire avec passion et avec l’espoir d’être un jour publié. Christophe est décédé le 19 juillet 1998 et n’a malheureusement pas eu le temps de proposer le manuscrit Lebanon Connection aux maisons d’éditions. Après son décès, j’ai fait la promesse de tout faire pour que son livre soit publié. J’ai commencé les démarches en 2014 lorsque je me suis sentie prête à me lancer dans cette belle aventure. Je pense en toute objectivité que Lebanon Connection est un bon roman qui mérite d’être lu, sans oublier qu’il est parfaitement illustré par Stan Hotbridges.


De quoi parle donc Lebanon Connection ?

C.S : Lebanon Connection est une fiction dans laquelle un jeune homme d’une vingtaine d’années se rend au Liban afin de venger la mort de son père. Tout au long du livre, il enquêtera, se fera des alliés mais aussi beaucoup d’ennemis. Il sera confronté à des situations invraisemblables qui mettront sa vie en péril et sera secouru à chaque fois par deux personnes mystérieuses… mais chut ! il ne faut pas trop en dire.


Stan Hotbridges, que nous connaissons pour ses illustrations de Mon papa est gendarme (avec Ernestine du Colibri) et Riton, a créé des dessins pour le roman. Pourquoi avoir fait appel à lui ?

C.S : Tout simplement parce que j’ai eu un énorme coup de cœur pour ses dessins. Stan Hotbridges excelle dans son domaine. Il est sérieux, consciencieux, créatif et talentueux. Lorsque, il y a plus d’un an, j’ai découvert son travail sur les réseaux sociaux, c’était pour moi une évidence : c’est Stan que je voulais associer à mon projet. Je suis extrêmement fière et heureuse qu’il ait accepté d’illustrer le roman.


Stan, l’univers de Lebanon Connection est bien différent des deux parutions citées ci-dessus. Est-ce que le passage de l’un à l’autre a été facile ?

S.H : Je ne sais pas. Ce n’est jamais facile quand j’illustre le travail de quelqu’un d’autre. Il y a ce que je sais faire, et ce que l’auteur voudrait. Là, l’auteur n’étant plus là, c’était peut être encore un peu plus difficile. Christèle me fait énormément confiance, et je l’en remercie. J’espère que, de là où il est, ça plaira aussi à Christophe. En revanche, ça m’a beaucoup plu, et je suis un peu déçu qu’il n’y ait pas de suite. Je me suis attaché à Ben, et je l’aurais bien vu dans une suite d’aventures au Liban ou ailleurs…


Tes personnages ne sont pas tout à fait humains, contrairement à ceux du roman… Pourquoi ce choix ?

S.H : Parce que je pouvais me projeter dans le personnage de Ben. Tu vois, c’est purement égoïste à la base. Mais quand j’ai relu Lebanon la troisième fois, j’avais besoin de devenir ce personnage. Au départ, j’étais parti sur quelque chose de très standard, mais rien de terrible. J’avais une idée très précise du cadre, mais pas des acteurs. Quand j’ai dessiné Ben, comme on peut le voir dans le roman, je l’ai reconnu. C’est bizarre comme sensation, mais c’est ce que j’ai ressenti. Je m’y suis attaché, et je m’y suis identifié. Du coup, j’ai demandé à Christèle son avis, et comme ça avait l’air de bien lui plaire aussi, j’ai continué avec les autres personnages. Et puis rien ne dit dans le roman qu’il s’agisse d’humains, si ?


Et pour les bâtiments, as-tu fait des recherches ou sont-ils issus de ton imagination ?

S.H. : Des recherches, beaucoup de recherches !! Déjà parce que je ne connais pas le Liban. Et puis parce que ce que décrit Christophe n’est pas le fruit de son imagination. Les villes, le noms des rues, les quartiers, les odeurs, la chaleur….tout ça existe. Me plonger dans ce travail m’a permis d’une part de découvrir des paysages et une histoire, mais aussi de voir les endroits où Ben s’est rendu. Ça prenait une autre dimension. Si j’ai fait le choix de personnages mi hommes mi animaux, choix purement personnel et en lien avec mon univers, je voulais en revanche que les lieux, eux, soient des plus réels possibles. Chaque illustration correspond à un endroit du Liban. Tu vois, c’était ça le plus dur en fait. Travailler à partir d’images trouvées ici ou là. Si c’était à refaire, je demanderai un billet d’avion à la maison d’édition pour me rendre sur place et m’imprégner complètement des lieux. Non ? ha bon…


Christèle, la couverture a été créée sur une idée originale de ton autre frère, Lionel. Que pense votre famille de cette démarche de publication posthume ?
C.S : Lionel a effectivement apporté une très bonne idée de couverture, et Nats Éditions en a fait une merveille. Chaque membre de ma famille est ravie de la publication posthume de Lebanon Connection. Ils m’ont soutenue à cent pour cent dans ma démarche. Ma mère est fière de son fils, et je crois un peu de moi aussi…


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Merci à vous deux ! 🙂

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